Boom de l’alternance : quel contrat privilégier pour attirer la perle rare ?

Alternance quel contrat choisir

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On le sait, la crise sanitaire a lourdement impacté l’emploi des plus jeunes. Pourtant, en regardant les chiffres de plus près, le nombre de contrats d’apprentissage dans le secteur privé a augmenté de 40% par rapport à 2019, soit près de 500 000 contrats supplémentaires si l’on y ajoute les postes du service public. La formation en alternance est de plus en plus plébiscitée par les entreprises, et son dispositif s’assouplit : cours en ligne, blended learning, initiation aux compétences numériques de pointe, etc. Pour relancer l’économie, l’État investit massivement via une aide spécifiquement dédiée à ces contrats. Apprentissage, professionnalisation, aides et primes à l’emploi, dispositif Pro-A… Vous souhaitez sauter le pas ? Notre point complet sur toutes les options à votre portée.

Contrat d’apprentissage vs. contrat de professionnalisation : le match

L’alternance est une solution agile pour former et recruter des talents prometteurs au sein de votre entreprise. Pour vous lancer dans le process d’un recrutement en alternance, deux possibilités : le contrat d’apprentissage ou le contrat de professionnalisation. Ces deux dispositifs se rejoignent sur plusieurs points.

Ce qu’ils ont en commun

  • Les deux types de contrat permettent à l’alternant de se former de manière très opérationnelle en acquérant des savoirs et en les mettant en application sur le terrain, tout en étant encadré par l’entreprise. Dans les deux cas, le statut de l’alternant est celui d’un salarié en CDD ou en CDI, selon votre choix.

  • Suite à la réforme de janvier 2019 et la loi « Avenir Professionnel », la rémunération des deux contrats est maintenant très proche. À partir de 26 ans, les alternants touchent a minima le SMIC (hors convention collective ou accords de branche).

  • La durée de formation par rapport au temps de travail est définie de la même façon en fonction des deux contrats : 15 à 25% de temps minimum de formation. Cependant, dans la réalité, la pratique varie selon les entreprises et les accords de branche.

  • Les deux contrats proposent des durées possibles de 6 à 36 mois pour l’apprentissage et de 6 à 24 mois pour le contrat de professionnalisation. En réalité, la durée de la formation n’est pas un facteur de différenciation majeur.

  • Dans tous les cas, les charges sociales sont exonérées sur la rémunération de l’alternant.

Ce qui les distingue

Les contrats d’apprentissage et de professionnalisation ont chacun leurs particularités, qui vous permettront d’éclaircir votre choix. Par exemple, le contrat d’apprentissage s’inscrit dans la formation initiale de l’alternant. Qu’est-ce que ça change ?

  • Le financement. C’est la taxe d’apprentissage versée par l’ensemble des entreprises qui sert à payer intégralement l’alternance. L’entreprise n’a pas de démarche particulière à effectuer pour financer cette formation ; l’organisme de formation en alternance se fera payer au coût-contrat déterminé par les branches professionnelles via les OPCO (Opérateurs de Compétences).

  • L’âge de votre nouvelle recrue. L’alternance est possible pour des publics de 16 à 29 ans révolus. Il n’y a pas de limite d’âge pour les personnes en situation de handicap (RQTH).

Le contrat de professionnalisation, lui, appartient au registre de la formation continue :

  • Le financement s’effectue par les OPCO (Opérateurs de Compétences). Une demande doit être réalisée auprès de l’OPCO de l’entreprise pour obtenir les financements. Cela permet de couvrir l’ensemble des frais de formation selon un coût horaire.

  • Il est accessible aux jeunes de 16 à 25 ans et à tous les chercheurs d’emploi au-delà de 26 ans.

Côté diplômes, un autre point important différencie les deux dispositifs :

  • Le contrat d’apprentissage permet d’avoir accès à des titres ou diplômes reconnus par l’Etat et inscrits au RNCP (Répertoire National de la Certification Professionnelle).

  • Le contrat de professionnalisation permet, lui, en plus des diplômes et titres d’accéder à des qualifications professionnelles comme les Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) ou une à une qualification reconnue dans les classifications de convention collective de branche. Cela permet aux entreprises d’avoir un plus large éventail de formations avec un temps variable.

Tour d’horizon des aides et primes à l’emploi

« Aujourd’hui, certaines entreprises sont affaiblies par la crise et hésitent peut-être à embaucher un apprenti. Pour vous encourager à faire ce pari, nous avons mis en place une aide financière exceptionnelle dès la rentrée 2020 pour que le coût de l’apprentissage soit minimal la première année »
— Elisabeth Borne • Ministre du Travail

Pour faire face à la situation économique actuelle, le gouvernement a, en effet, mis en place des dispositifs pour favoriser l’embauche de jeunes. Le plan « 1 jeune, 1 solution » pour les embauches en alternance d’ici à la fin février 2021, octroie une aide de 5 000 euros pour un apprenti ou un contrat de professionnalisation de moins de 18 ans, 8 000 euros pour un majeur.

Ce plan a également pour objectif la signature de 230 000 contrats d’apprentissage et 10 000 contrats de professionnalisation.

Et le dispositif Pro-A dans tout ça ?

À noter que l’alternance ne constitue pas qu’une solution de recrutement et de formation des jeunes. Plus méconnue, elle est aussi une bonne opportunité d’offrir à vos salariés la possibilité d’une seconde carrière ou de développer leur mobilité interne.

Le dispositif Pro-A, dédié à la reconversion ou la « promotion par alternance », permet aux salariés de se lancer dans un programme de formation tout en restant dans leur entreprise. Une solution intéressante, surtout dans le cadre de changements majeurs d’organisation. Par exemple, l’arrivée d’un nouvel outil technologique nécessite une adaptation conséquente au niveau des équipes et du management.

Ce dispositif peut aussi s’inscrire dans une stratégie RH proactive. Il peut alors permettre à un salarié d’évoluer dans sa carrière en obtenant une nouvelle qualification. Qui plus est, le contrat Pro-A s’adresse à des salariés en CDD comme en CDI et s’inscrit en complément du plan de développement des compétences de l’entreprise et du compte personnel de formation (CPF). Votre OPCO (Opérateur de Compétence) peut alors prendre en charge jusqu’à 100% des frais de formation.

En bref, le dispositif Pro-A répond à vos besoins si :

  • votre entreprise doit faire face à une forte évolution de vos compétences sur un ou plusieurs métiers ;

  • vous souhaitez développer la mobilité interne et encourager le développement de la carrière de vos salariés ;

  • vous souhaitez permettre à vos salariés les moins qualifiés de renforcer leur employabilité par l’obtention d’une qualification reconnue ;

À noter aussi que la loi « Avenir Professionnel » permet la formation par alternance à distance.

Astrid Bertout

Passionnée par l'éducation, Astrid écrit sur de nombreux sujets pour guider les entreprises à faire face aux enjeux de la transformation digitale. Du recrutement à la formation, son objectif est de vous aider à développer les compétences de vos talents.

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