Les soft skills, ces compétences que les robots ne remplaceront jamais
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D’après les estimations du World Economic Forum (WEF), en 2022, 58% des tâches réalisées en entreprise seront réalisées par des humains, et près de 42% par des machines. Ces chiffres démontrent que tout un savoir-faire technique, aujourd’hui endossé par l’être humain, sera demain obsolète. Mais il y a des compétences que les machines ne peuvent pas remplacer : les compétences comportementales, aussi appelées les soft skills.
Et contrairement à certaines croyances, ce « savoir-être » très prisé des recruteurs, n’est pas forcément inné. Les soft skills ont une dimension personnelle et interpersonnelle, et la montée en puissance des technologies et de l’intelligence artificielle peut aussi devenir leur moteur... justement parce qu’elles ne tombent pas sous le coup de l’automatisation. Pourquoi sont-elles essentielles sur le marché du travail ? Quelles sont les compétences les plus recherchées et comment les développer chez vos collaborateurs ? Notre point complet.
Des compétences qui font appel à l’intelligence émotionnelle
Dans le rapport « Donner un sens à l’intelligence artificielle, pour une stratégie européenne » conduit par Cédric Villani, le mathématicien et homme politique français l’explique sans détours :
Et les co-auteurs de compléter : « dans une société automatisée, se former en permanence sera une vraie nécessité ». Le constat est posé, il ne reste plus qu’à s’adapter en conséquence !
À la différence des compétences techniques, ou « hard skills », qui désignent des compétences quantifiables - par exemple la maîtrise du Java pour un développeur - les soft skills se basent sur la capacité à comprendre et interagir positivement avec son environnement. Elles sont plus subjectives, mais aussi plus difficiles à évaluer. Elles font appel à l’intelligence émotionnelle et s’appuient sur des processus cognitifs, et se cultivent donc avec l'expérience. Celles que l’on appelle aussi « compétences transversales » ou « compétences comportementales » concernent tout ce qui relève de notre adaptabilité, de nos communications, prises de décisions, de notre créativité ou notre gestion des émotions.
Un savoir-être rare et recherché par les services RH
Dans un monde professionnel très largement dominé par le numérique, la maîtrise des technologies ne constitue qu’une partie des compétences attendues. L’aisance et la compréhension minimales des outils informatiques sont incontournables, mais plus suffisantes. Ce qui fera la différence ? Savoir mettre à profit le temps professionnel libéré par des tâches de plus en plus automatisées.
À cet égard, les qualités individuelles comme la créativité, l’originalité, l’esprit critique, les capacités de négociation seront au centre du jeu. La capacité à intervenir dans un environnement complexe, le leadership et l’empathie, mais aussi la résilience et la flexibilité sont elles aussi appelées à prendre plus d’importance. En effet, les recruteurs s’intéressent de plus en plus aux compétences comportementales et cherchent à recruter des professionnels transverses, toujours plus flexibles, autonomes, créatifs. Selon une étude réalisée par le cabinet McKinsey, les 3 grands domaines de compétences les plus plébiscités sont les suivants :
La résolution de problèmes, qui sollicite la pensée critique, l’innovation et la créativité
La capacité à gérer la complexité et l'ambiguïté
La communication
Les soft skills, véritable levier d’épanouissement professionnel pour vos équipes ?
L’avantage de ces compétences transversales, c’est qu’en tant que manager ou responsable RH, votre capacité d’action est directe : au sein de votre entreprise, vous pouvez créer les expériences nécessaires à vos collaborateurs pour les développer. Voici quelques pistes à explorer pour renforcer ces bons comportements.
Faire intervenir des experts et des formateurs sur une compétence-clé que vous souhaitez transmettre à vos collaborateurs. Ils pourront ainsi travailler leurs qualités managériales : le leadership, la prise de parole en public, l’empathie, la communication non-violente…
Créer des « moments apprenants » tout au long de la vie de vos équipes : séminaires, événements, temps de formation collective...
Faciliter l’accès aux ressources de développement des compétences de savoir-être, avec par exemple la possibilité de suivre des formations en ligne. Ce fonctionnement offre un double avantage : non seulement les collaborateurs apprennent la nouvelle compétence enseignée mais en plus ils développent leur autonomie et se responsabilisent en devenant acteurs de leur formation.
Favoriser l’échange entre pairs : l’apprentissage informel tient souvent une place importante dans les interactions entre collègues. Créez des moments privilégiés pour permettre aux talents de transmettre leur expertise.
Instaurer un management basé sur l’humain : assurez-vous de donner un feedback régulier, de prendre des décisions en groupe, de miser sur l’autonomie et de laisser vos collaborateurs tester de nouvelles manières de faire.
Chez Theodo, une entreprise française spécialisée dans le développement d’applications web, chaque collaborateur peut à tout moment changer de spécialisation s’il le souhaite. Même logique pour la marque de voitures suédoises Volvo, où les salariés peuvent changer de métier sans avoir à justifier d’un diplôme. Bien sûr, ces évolutions passent par un parcours de formation encadré, mais dans un cas comme dans l’autre, la mobilité repose avant tout sur la motivation, l’envie d’évoluer, d’apprendre et progresser… Autrement dit, sur les soft skills des collaborateurs.