Du syndrome de l'imposteur au CDI : le pari gagnant de la reconversion en alternance

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Parcours atypiques, reconversion, CV qui sortent des clous… Pour beaucoup de recruteurs, c'est un casse-tête. Pour beaucoup de candidats, une source de doutes. Et si c’était en fait la plus grande opportunité pour tout le monde ?

C'est précisément pour explorer ce sujet que nous avons échangé avec Rémy Poncelet. Après un parcours riche et varié, il a rejoint nos équipes en alternance avant d'être recruté en CDI comme Product Marketing Manager. Son histoire, c'est la preuve concrète que miser sur le potentiel fonctionne. Il nous raconte son parcours, ses doutes, et les clés qui lui ont permis de transformer l'essai. Un témoignage sans filtre, aussi utile pour les recruteurs que pour ceux qui préparent leur prochain chapitre.

Bonjour Rémy. Avant de te lancer dans une carrière professionnelle, quelles étaient tes aspirations et comment envisageais-tu le monde du travail ?

En réalité, je crois que je me suis toujours cherché. Au début du lycée, je voulais être architecte, puis je suis parti en médecine, et au final, j'ai atterri dans une université d'art parce que la création numérique me plaisait. Pour payer mes études, je travaillais dans l'éducation. J'ai toujours eu l'impression que je ne ferais pas 40 ans dans la même carrière, que j'étais fait pour bouger. J'avais besoin de dynamique. Le problème, c'est qu'au lycée, on nous explique très peu ce qu'est le monde du travail et toutes les possibilités qui existent. C'était une vraie crainte de se projeter quand j'avais 16 ou 17 ans.

Avant d’arriver au marketing, tu as travaillé dans l’éducation, la petite enfance, et même comme secouriste. Qu’est-ce qui t’a donné envie de changer de voie ?

Ça ne s'est pas fait en une seule fois. J'ai enchaîné les petits boulots : dans les champs puis, les collèges, les lycées, en caserne comme secouriste, j'ai même été au pair en Australie. Je pense que tous ces jobs m'ont apporté des fondations. Quand tu travailles avec des jeunes, tu apprends l'empathie, l'écoute, la communication. En caserne ou comme secouriste, tu apprends à gérer les risques, à garder ton calme dans des situations complexes, même à 12 mètres de haut. Si on regroupe ces fondations une par une, elles dessinent un nouveau chemin qui, pour moi aujourd'hui, est le marketing.

Tu es passé par l'alternance pour opérer cette transition. Pourquoi avoir choisi ce format et qu'est-ce qu'il t'a apporté ?

Très honnêtement, l'alternance était la solution, mais ce n'était pas mon plan A. Si j'avais pu arriver dans le marketing en CDI directement, ça aurait été plus facile. Mais le marché du travail ne fonctionne pas comme ça. On ne passe pas de professeur à chef de projet marketing du jour au lendemain, il manque des connaissances de base. Et surtout, je ne pouvais pas repartir sur les bancs de l'école à plein temps. J'avais déjà un CDI, un loyer à payer... repartir de zéro, c'était impossible. L'alternance m'a permis de jumeler l'école et le travail pour continuer à gagner un salaire.

Au moment d'intégrer ce nouvel environnement, tu as ressenti le syndrome de l’imposteur. Tu peux nous en parler ?

Carrément. J'avais le sentiment d'arriver avec un parcours un peu bancal. J'avais enchaîné plein de petits boulots, des études sans rapport... Quand je suis arrivé, mes collègues étaient là depuis 5 ou 6 ans, ils sortaient de grandes écoles, venaient de l'Île-de-France... et moi, je venais d'un village de 500 habitants dans le Nord-Pas-de-Calais. Il y avait une vraie décorrélation. C'est une conversation que j'ai eue un jour avec ma mentore, Virginie, qui m'a tout de suite réaligné avec la personne que j'étais et mes valeurs. Ça m'a inspiré pour toute la suite de ma carrière.

Comment tu t’y es pris pour dépasser ça, te faire une place et t’affirmer dans ton rôle de Product Marketing Manager ?

Je pense qu'il y a deux choses. La première, c'est que j'ai eu un très bon management. Mes managers m'ont toujours poussé à être curieux, à avoir de l'empathie, à aller voir ce qui se fait dans les autres équipes pour monter en compétence. La deuxième, c'est ma propre initiative. J'ai commencé à parler à de plus en plus d'autres PMM, que ce soit en interne ou dans des communautés sur Slack et des forums. Ça m'a aidé à m'inspirer de ce qui se fait de mieux en France et à l'international.

Quel rôle ton réseau a-t-il joué dans ta transition et comment le développes-tu aujourd'hui ?

Au début, j'avais un réseau très orienté éducation, donc ça ne m'a pas aidé pour le marketing, je partais un peu de zéro. J'ai d'abord construit mon réseau en interne, dans l'entreprise. Avec le temps, les gens partent dans d'autres boîtes et en gardant le contact, notamment sur LinkedIn, on commence à étoffer son réseau. Et enfin, il y a les communautés. Dans le product marketing, il y a une grande communauté française. S'y inclure permet de développer son réseau de manière incroyable. Aujourd'hui, j'ai la chance que ce soit plutôt les gens qui viennent à moi.

Concrètement, qu'est-ce que ton passé dans l'éducation ou tes autres métiers t'apporte dans ton quotidien de PMM ?

Je ne connais pas un seul métier que j'ai fait qui ne m'ait pas apporté une fondation. Chaque petit travail, même si on ne s'en rend pas compte... J'ai travaillé dans des silos à côté des champs, ça m'a appris la persévérance. Quand j'étais en Australie, je ne parlais pas un mot d'anglais, j'ai dû m'adapter à une nouvelle culture. Chaque métier vient t'apporter quelque chose. J'ai l'impression d'avoir dû piocher chaque compétence une par une pour construire ce que j'aime aujourd'hui dans le marketing.

Quelles ont été tes plus grosses difficultés dans cette transition ?

La plus grosse difficulté, c'est quand on entame le processus de reconversion dans sa tête. Le plus dur, ce sont les éléments extérieurs. Les avis des autres, souvent très peu nuancés. Une partie de mes connaissances m'a dit "Mais Rémy, tu ne vas pas faire des études toute ta vie." Quand tu es dans ce processus, c'est compliqué d'aller chercher la motivation. Ce n'est même pas un problème de compétence, c'est un problème d'entourage. Il faut apprendre à écouter les pour et les contres, mais aussi à s'exclure de certaines critiques pour avancer et être en accord avec ses valeurs.

Pour finir, qu’est-ce que tu dirais aujourd'hui à un alternant ou une personne en reconversion qui doute de sa légitimité ?

Je dirais qu'il n'y a pas de parcours parfait. Chaque métier que vous avez fait vient poser des fondations pour la suite, et toutes les compétences peuvent être transverses. Un travail, de toute façon, ça s'apprend sur le tas. Ensuite, il faut être curieux et s'écouter. Si on pense à la reconversion, c'est que quelque chose ne va déjà pas dans votre situation professionnelle. Donc il faut prendre les pour et les contres, écouter les autres mais pas trop. Il faut surtout s'écouter soi-même pour avancer.

Alors, on change les règles ensemble ?

L'histoire de Rémy n'est pas une exception. C'est le résultat d'une rencontre entre un talent qui a su transformer son parcours en force et un environnement qui a su regarder au-delà des lignes d'un CV.

Pour vous, recruteurs et managers : Le CV parfait n'existe pas. Et c'est une excellente nouvelle. Car le vrai potentiel se cache souvent dans les parcours atypiques comme celui de Rémy. Ces talents apportent un regard neuf, une capacité à résoudre les problèmes différemment et une motivation incroyable. Notre rôle ? Les identifier pour vous grâce à notre technologie et les former avec la rigueur qu'exige votre métier.

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