Le savoir-être est-il plus important que les compétences techniques ?

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Les soft skills ont le vent en poupe. Ces fameuses compétences qui relèvent davantage du savoir-être que du savoir-faire sont parfois mystérieuses et galvaudées mais bel et bien plébiscitées par les DRH. Les offres d’emploi leur font la part belle, des organismes de formation s’y dédient entièrement, les articles de presse sur le sujet se multiplient…

En bref, elles sont en passe de devenir indispensables. À tel point que leur omniprésence amène à se demander si elles n’ont pas pris le pas sur les compétences techniques, dont l'obsolescence semble programmée. Demain, faudra-t-il exposer son taux d’intelligence relationnelle, son quotient d’esprit critique ou son degré de confiance en soi sur son CV ? Julien Bouret, expert de la question et auteur de « Comment repositionner son métier à l’heure de l’intelligence artificielle ? » nous donne son point de vue et nous aide à y voir plus clair.

Prendre le pouls de l’importance des soft skills en entreprise

« Quand j’ai démarré dans la fonction RH, il y a 20 ans, lorsque l’on faisait les cartographies de compétences, on s’attardait principalement sur les compétences techniques, et le savoir-être était vraiment secondaire. »
— Christophe Patte • Expert RH

Aujourd’hui, la tendance semble s’être inversée. « Les soft skills sont les compétences comportementales qui améliorent notre expérience quotidienne » confirme Julien Bouret pour poser les bases. Mais à quel niveau exactement ?

  • Sur le plan personnel : dans notre capacité à gérer notre stress, nos émotions ou notre temps ;

  • Sur le plan interpersonnel : dans notre capacité à communiquer, coopérer ou écouter  ;

  • Sur le plan environnemental : dans notre capacité à nous adapter à notre environnement, dans notre créativité, notre capacité à innover, à se projeter, à anticiper.

Prenons l’exemple d’une offre d’emploi pour un poste de développeur basé à Paris :

Si l’offre indique les compétences techniques requises, l’emphase est tout aussi appuyée sur les compétences « non techniques ». Pas de doute, elles ne sont plus en option. « En réalité, les soft skills sont indissociables des hard skills, nuance Julien Bouret, les unes influencent les autres, tout simplement ». En effet, il est compliqué - voire impossible - de mobiliser avec précision une compétence technique sans un solide socle de comportements adaptés aux codes de l’entreprise. De la même manière, une soft skill prise de manière isolée n’a pas vraiment d’intérêt. On parle alors de « complémentarité » de la compétence : les soft skills accompagnent les hard skills, et les compétences techniques permettent de mettre en pratique les soft skills.

Ainsi, un développeur très compétent qui crée un nouvel outil de performance pour faciliter le quotidien de ses collègues mais n’est pas à l’aise pour communiquer saura difficilement le faire adopter. Les meilleures compétences techniques peuvent être sérieusement malmenées si les soft skills adéquates n’y sont pas associées…

Les compétences comportementales, indissociables d’une société digitalisée

Du fait de l’accélération de l’automatisation, beaucoup de compétences techniques deviennent rapidement obsolètes. Nos métiers sont remis en question en permanence ! Et ce sont les soft skills, capital de compétences comportementales, qui permettent de ne pas subir le changement mais au contraire d’en être acteur, voire même de le créer à son envie.

Car tout ce qui est numérique et concerne le progrès technologique nous incite à nous adapter… et donc à faire des erreurs. C’est toute notre culture d’entreprise qui est à repenser, et plus particulièrement notre rapport à l’échec. Par exemple, le stress chronique n’est pas un moteur de performance ! Ce sont nos méthodes de travail qu’il faut réinventer pour favoriser le développement des soft skills sur le long terme.

« Faire confiance à un collaborateur, créer une intelligence collective autour de lui et lui donner de l’autonomie sont des facteurs déterminants dans le succès du développement de ses compétences  »
— Julien Bouret • Expert Soft Skills et auteur du livre “Comment repositionner son métier à l'heure de l'intelligence artificielle”.

Alors concrètement, comment faire des soft skills un incontournable de sa stratégie RH au quotidien ? « Par la formation continue, l’expérimentation, la mise en situation et si besoin l’accompagnement de coachs et de spécialistes » précise l’auteur.

Pour aller plus loin, retrouvez nos ressources dédiées aux soft skills

Astrid Bertout

Passionnée par l'éducation, Astrid écrit sur de nombreux sujets pour guider les entreprises à faire face aux enjeux de la transformation digitale. Du recrutement à la formation, son objectif est de vous aider à développer les compétences de vos talents.

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